Comme d’habitude quand le président se déplace, les syndicats sont reçus les uns après les autres. Nous sommes donc allés à 15h30 tour Bretagne dans les locaux de la direction régionale de l’Enseigne rencontrer D. Blanchecotte (la médiatrice de la Poste et Directrice de cabinet du PDG) et les DRH des 3 métiers Courrier, Enseigne et Banque Postale.
Nous avons d’abord fait savoir que nous considérions que le fait que le président ne reçoive pas lui-même les organisations syndicales était un signe du niveau du dialogue social à La Poste.
Nous avons rappelé que nous étions un des syndicats qui a mené une campagne pour la démission du Président Bailly. En effet, nous pensons que les drames, les dégradations des conditions de travails, sont liés à la stratégie de l’entreprise et que seule une nouvelle direction et un nouveau président pouvait impulser une nouvelle politique. Nous avons donc logiquement demandé à quoi nous pouvions nous attendre en matière de « changement ».
Silence radio, pas de réponse !
Bref, nous avons fait le tour de la situation avec de nombreuses questions sans réponses :
La question du suicide et plus généralement du mal être à la poste. Nous avons décrit la situation locale.
La répression sur le centre financier de Nantes après l’action des services clients et la nécessité d’apaisement qui ne peut aboutir avec des menaces de 30ème sur les agents. Nous avons demandé l’abandon des sanctions. Ce geste du président serait un élément positif dans le dialogue social. La demande est faite, maintenant attendons la réponse !
L’enseigne : Quel avenir pour les opérations courriers effectuées dans les bureaux ? Les bureaux deviendront-ils à terme de simples agences bancaires ? Quelles incidences sur les effectifs, le reclassement des agents. Pas de réponse.
L’avenir des PIC et l’absence de négociations nationales sur les revendications malgré les engagements, ainsi que l’absence de présentation du plan stratégique concernant ce secteur et de cadre national sur les nombreuses fermetures annoncées.
L’avenir de la distribution, les questions de sécabilités structurelles (tournées à découvert de manière structurelles (44 85). Nous avons déroulé notre avis sur la question et dénoncé ces tournées à découverts.
L’avenir du secteur colis (Vers quoi va-t-on ?, réintégration au courrier ? filialisation ?). Pas de réponse
Le procès qui oppose La Poste et les Salariés intérimaires (ex cdd) du Belem. En effet dans le cadre de la fermeture de cet établissement ; face aux salariés intérimaires sans emplois, face au refus de prendre en compte cette situation dans l’accord social, de trouver des solutions d’embauches localement, une procédure a été engagée aux prud’hommes. Aujourd’hui nous apprenons que l’avocat de la Poste a assigné Manpower ( agence intérim)en intervention forcée en appel de garantie, ce qui démontre que La Poste ne veut pas payer seule la facture…. La Poste sait donc qu'elle est fautive, nous aussi …!
Cette manœuvre désespérée pour gagner du temps, n’aura pour effet que de gagner du temps… .
Nous envisageons sérieusement au regard de cette manœuvre et de l’impact du report du jugement sur l’état de santé psychologique des agents de porter maintenant cette affaire devant les médias nationaux avec le soutien de notre fédération ( sur la question de la situation des agents, mais aussi sur l’attaque contre les agences d’intérims…. Ce point à au moins soulevé l’attention de notre interlocutrice, inquiétude ? !...
QVT : Sans rentrer dans une appréciation globale de QVT déjà faite à travers les interventions de notre fédération, nous avons évoqué quelques points technique de QVT « évolution professionnelle » comme :
La nécessité de revoir les carrières en lien avec le rallongement des carrières. (Aucun délai de négociations, aucun cadrage. Cela n’est –il pas de la poudre aux yeux ?
La promotion pour tous (nécessité d’assurer une promotion à l’ancienneté et pas seulement au jeunes loups aux dents longues qui en veulent...) et la question des seniors. QVT parle de mesure de pour les plus de 55 ans qui n’ont pas bénéficié de promotion dans leurs carrières, de les mettre en conditions d’accéder à un niveau supérieur. Nous sommes intervenus sur le coté plus que flou de cette mesure, qu’il ne s’agissait pas d’un passage automatique, que nous ne savions pas si les agents ayant changé de fonction dans le cadre de la reclassification était pris compte. La Poste nous a fait le coup d’exclure ces agents la dernière fois qu’elle à mis en place de type de mesure.
Les questions de pénibilité non prises en compte dans la cadre de QVT avec un point sur le service actif.
Outre le fait que rien n’est fait aujourd’hui pour diminuer la pénibilité dans les services, le texte de QVT ne prévoit rien de concret qui puisse laisser penser que la situation va s’améliorer. La Poste ne va pas cesser de générer de plus en plus d’inapte.
Service Actif : Les mesures actuelles de fin d’activité ont pour effet de léser totalement la majorité des agents en service actif qui peuvent partir à 55 ans et quelques mois, mais qui en réalité sont totalement pénalisés par la décote et ne peuvent donc pas partir. Pour autan, ils ne peuvent bénéficier du TPAS et des autres mesures de fin de carrières. L’ironie de l’histoire, c’est que parfois en étant sédentaire, ils pourraient via le TPAS se trouver dans une meilleur situation qu’avec le service actif.
MEDIAPOST : Nous constatons La cessation des embauches et le recrutement de CDD ou d'intérimaires pour tous les services (distribution et mécanisation des publicités) avec une baisse importante de l'effectif ; Le transfert prévu d'un nombre important de secteurs qui sont intégrés dans les tournées des facteurs et donc dans les réorganisations ; La fermeture prévue de la moitié des dépôts (90 sur 190) avec prise des documents dans les locaux de la poste (PPDC ou PDC) avec mécanisation quasiment obligatoire ; L'augmentation de la mécanisation qui générera des conditions de travail plus difficiles et accentuera encore la baisse des effectifs distributeurs ;
Bilan : Nous avons profité de cette rencontre pour évoquer le maximum de sujets. Nous s’avions que nous n’aurions pas de réponses directes et peut-être même pas de réponses indirectes. Mais nous pensons important de transmettre notre analyse, malgré les difficultés de l’exercice. 30 minutes chrono de rencontre pour
faire le point sur la situation globale à La Poste et les enjeux locaux c’est court, très court !